Depuis mars 2012, le Mali, fait face à une situation de crise aiguë  invasion d’extrémistes musulmans et d’indépendantistes touaregs dans le nord, coup d’état et désagrégation des instances politiques et militaires dans le sud.


Nous avons pour notre part appelé à une résolution africaine pacifique et négociée de cette crise. Une résolution durable basée sur le développement économique, social et culturel du nord du pays. Depuis mars 2012 les responsables politiques africains ont multiplié les réunions et, après d’âpres négociations ont obtenus le 12 octobre 2012, une résolution de l’ONU en faveur d’une intervention militaire aux modalités particulièrement floues. En dépit de toute cette effervescence, fin 2012, le bilan des actions anti-terroristes se résume à des déclarations officielles de la CEDEAO et de l’Union Africaine. Sur le terrain, le sort des populations malienne sous domination du Mujao, d’Akmi et d’Ansar dine s’aggrave.

Décembre 2012, autre coup d’éclat. En Centrafrique une rébellion armée, la Séléka, s’empare du sud du pays et menace la capitale, Bangui. François Bozizé président de Centrafrique (arrivé lui même au pouvoir par les armes) lance alors un appel au secours à l’ancienne puissance coloniale, la France. Il reçoit une fin de non recevoir de François Hollande : « Si nous sommes présents, ce n’est pas pour protéger un régime, c’est pour protéger nos ressortissants et nos intérêts et en aucune façon pour intervenir dans les affaires intérieures d’un pays, en l’occurrence la Centrafrique » et de conclure: »Ce temps là est terminé ». Dans une interview à RFI et TV5 monde du 11 octobre 2012, François HOLLANDE, exclu expressément toute intervention de la France au Mali.

Au nord du Mali les extrémistes exultent. Des jihadistes affluent de toute part pour rejoindre les troupes. L’arsenal balistique récupéré lors de la guerre en Libye garantit une puissance de destruction imposante. Aucun pays africain, aucune organisation africaine n’est décidé à intervenir d’urgence pour contester leur domination. Cerise sur le gâteau  la France affirme désormais ne pas vouloir s’impliquer dans les affaires africaines et refuse d’intervenir en Centrafrique. L’occasion est trop belle, une offensive massive est lancée en direction de Bamako. Le jeudi 10 janvier 2013 face à une armée malienne impuissante la ville de Kona tombe dans l’escarcelle des extrémistes  Le pays est au bord du gouffre, sans aide extérieure la chute de Bamako semble inéluctable.

Vendredi, 11 janvier 2013, coup de théâtre  la France intervient militairement pour soutenir l’armée malienne. C’est l’opération Serval. Les bombardements aériens sur le front puis sur les bases arrière mettent fin à la progression des intégristes. La communauté internationale soutient et salue. Les dirigeants africains à l’instar de Boni Yahi président du Bénin et de l’Union Africaine sont « aux anges » et annoncent l’envoi de contingents militaires pour participer à la libération du Mali. Aujourd’hui 15 janvier ces fameux contingents restent désespérément absent du théâtre des opérations traduisant le manque d’anticipation et de coordination entre les états majors.
Carte mali - offensives jihadistes