Pour le développement des compétences et des infrastructures médicales en Afrique

Le samedi 13 octobre dernier, l’actuel président de la Mauritanie Mohamed Ould Abdel Aziz  a été blessé par balle  lors d’un accident mettant en cause des militaires. Il a été ensuite opéré à Nouakchott et évacué à Paris pour recevoir des soins complémentaires. La liste des dirigeants africains qui quittent leur pays pour aller se faire soigner en occident est extrêmement longue. Ces dernières années  Mèles Zenaoui premier ministre de l’Ethiopie, Dioncounda Traoré président en intérim du Mali, Malam Bacai Sanha président bissau-guinéen et bien d’autre sont allés chercher en dehors du continent africain un espoir de guérison, parfois sans pouvoir échapper à la fatalité.

Pourquoi ces dirigeants ont été incapables de développer dans leur propre pays où à l’échelle du continent africain des pôles d’excellence en matière de santé ? Des pôles regroupant connaissances de haut niveau et infrastructure de qualité ?

Chaque fois qu’un responsable africain va se faire soigner en occident, je suis envahi d’un sentiment de tristesse. Quel désaveu pour les équipes de santé locales. Quelle injustice pour la majorité de la population qui n’a pas les moyens de s’exiler pour bénéficier de ces soins. Comment parler d’indépendance si ce qui a de la valeur nous allons constamment le chercher ailleurs !

Ce qui est peut être le plus triste dans tout ça c’est que ce genre de situation est devenu tellement courant que notre indignation a fini par être totalement anesthésiée. Le jour ou les responsables africains auront honte de partir se faire soigner en Europe ou aux Etats unis, le jour où chacun de nous, Afro, se demandera ce qu’il peut faire à son niveau là ou il se trouve pour le développement des conditions sanitaires et l’accès au soin des populations africaines, nous aurons déjà fait un grand pas.