Vendredi 11 janvier 2013 François Hollande annonce sa décision de faire intervenir l’armée française au Mali.


Face à l’avalanche de louanges reçus par la France, je souhaite faire entendre la voix de tous ceux qui sont totalement atterrés par l’attitude des responsables et dirigeants africains; choqués par leur manque de fierté et leur déconnexion totale avec la réalité.


Etant donné le contexte dans lequel se trouvait le Mali le jeudi 11 janvier 2013, l’intervention française était de toute évidence salutaire et bienvenue. Ce qui a échappé à l’ensemble des dirigeants africains et notamment aux dirigeants ouest africains c’est que cette intervention est également particulièrement humiliante pour les populations noires.

Les mois qui ont précédé l’opération Serval montrent de manière éclatante et cruelle une succession d’incapacité. Incapacité de l’armée malienne à faire face à ses agresseurs, incapacité des responsables politiques maliens à s’unir autour des intérêts de leur pays, incapacités des pays et organisations de la sous-région à prendre le leadership et intervenir sur le terrain ne serait-ce que pour empêcher l’avancée des forces djihadistes. Même si les causes de ces manquements sont nombreux et réels le constat est là, cinglant.

L’opération Serval prouve qu’en 2013 encore, le destin du continent Noir reste dans les mains des anciennes puissances coloniales. Par son action, la France a évité au Mali d’un désastre certain et préservé l’équilibre géopolitique des pays d’Afrique de l’ouest. Je ressens une joie, une joie amère imbibée de honte. Honte lorsque j’entends des responsables africains prétendre contre toute évidence que les africains sont au premier plan dans la résolution de cette crise. Honte lorsque j’entends des présidents Noirs, comme François Bozizé appeler à la rescousse l’ancienne puissance coloniale pour maintenir leur régime. Tristesse lorsque j’entends mes frères et sœurs ivres de joie devant ce scénario dans lequel les africains, avouons-le, n’ont qu’un rôle mineur. Découragement lorsque je comprends que beaucoup d’entre nous sont incapables d’imaginer qu’un autre scénario eut été possible. Un scénario dans lequel les Noirs auraient été les véritables acteurs de leur destinée.

Quand commencerons-nous à penser autrement ?

Alpha BLONDY, dans l’interview qu’il a accordée à Claudy SIAR le 7 mars 2013, exprime parfaitement mon sentiment.