Pour l’établissement et la diffusion d’une langue commune à tous les pays d’Afrique Noire.

L’utilisation et l’officialisation d’une langue africaine unique et commune à tous les pays d’Afrique Subsaharienne constitue un pas important vers l’établissement d’une unité réelle entre les peuples d’Afrique Noire. La langue est, en effet, un élément majeur dans la construction du sentiment d’appartenance à une communauté. C’est l’outil par excellence pour penser, communiquer et se rassembler.

Drapeaux des Pays Africains

Le choix d’une langue officielle n’est pas naturel, c’est une décision politique. A nous donc de faire pression sur les responsables politiques d’Afrique Noire pour qu’ils établissent une langue commune et officielle à tous. Veillons à ce que cette langue soit enseignée et  diffusée dans toute l’Afrique subsaharienne.

Il s’agit d’investir dans une langue commune tout en préservant les langues de chaque pays concerné.

Comment déterminer quelle langue Panafricaine choisir parmi toutes les langues disponibles ?

Nous n’avons pas de réponse à cette question, par contre nous pouvons proposer quelques pistes de solution.

Commençons par un état des lieues du paysage linguistique africain. Au sein d’un même pays et à fortiori entre différents pays les langues utilisées sont diverses.

Premier constat, Le Français, l’Anglais, le Portugais et l’Arabe sont les langues officielles de la majorité des pays d’Afrique subsaharienne alors que ce ne sont pas des langues  africaines ! D’un point de vue symbolique la langue Panafricaine à laquelle nous aspirons doit nécessairement être originaire d’Afrique noire.

Aujourd’hui, l’Union Africaine (UA) reconnait comme langue officielle : l’Arabe, l’Anglais, le Français, le Portugais, l’Espagnol, le Kiswahili et toute autre langue africaine…( Cf le protocole sur les amendements à l’acte constitutif de l’union africaine page 5 ). Si cette position a le mérite d’être consensuelle, elle manque singulièrement de vision. Elle revient à instituer la diversité linguistique comme règle alors que ce dont nous avons besoin, c’est d’une langue unique qui serve de langue de travail à tous. Une langue qui serait promue au sein des différents pays membres.

Assemblée union africaine

Ci-dessous des exemples de langues subsahariennes susceptibles de jouer ce rôle .

  • Le Kiswahili (Tanzanie, Kenya, Ouganda)
  • le Tswana (Botswana)
  • l’Afrikaans (Afrique du sud)
  • Kurundi (Burundi)
  • Tigrinya (Erythrée)

Ces différentes langues ont prouvées leurs capacités à être des supports de culture. Elles sont non seulement parlées mais aussi écrites. Le Kiswahili, par exemple, dispose d’une littérature écrite depuis plusieurs siècles.

En investissant sur une langue Panafricaine, on investit  dans l’éducation et dans la culture. On investit sur des références et sur des représentations communes entre Noirs, sur une meilleure communication et une meilleure compréhension entre nous.

Si les dirigeants et les populations africaines avaient l’audace de soutenir un tel projet, nul doute que cette langue finirait par devenir une référence non seulement au niveau de l’Afrique mais également au niveau mondial.

L’appel de Myriam Makéba pour l’établissement d’une langue Panafricaine incarne de façon extraordinaire la démarche que nous défendons.

Portrait de Miriam makeba

[audio: https://www.afro-conscient.com/wp-content/uploads/2011/07/Myriam-Makeba.mp3]

L’organisation internationale de la francophonie  et la communauté des pays de langues portugaises, sont des institutions qui  participent à l’ émergence et au maintient d’un environnement favorable au développement des peuples qui maitrisent le Française et le Portugais. Pourquoi nous, Noirs, n’agissons pas de façon similaire en nous rangeant tous derrière une langue commune que nous défendrions tous, parce qu’elle bénéficierait au développement de tous ?

Si l’Anglais, l’Espagnol, et le Français sont  aujourd’hui des langues reconnues au niveau  international, c’est le résultat de rapports de force politique et économiques. Les populations étrangères à ces pays n’ont pas adoptées ces langues spontanément, guidées, par on ne sait quel désir mystérieux et irrépressible.

C’est à nous d’agir aujourd’hui pour que demain une langue africaine atteigne elle aussi le statut de référence internationale.

Ci-dessous un extrait d’une interview de la sœur Marguerite TIBERGHIEN réalisée dans l’émission « Religions du monde » de RFI. Sœur Marguerite a dédiée 30 ans de sa vie à la fondation d’un réseau d’écoles gratuites au Congo.

Soeur Marguerite Tiberghien

[audio: https://www.afro-conscient.com/wp-content/uploads/2011/07/religions_du_monde_rfi.mp3]

La sœur Marguerite considère que l’apprentissage du Français dans certains pays d’Afrique est presque une obligation morale. Instruire les africains dans des langues africaines ne rime à rien. Pourquoi ? Parce que ces langues sont trop nombreuses et disposent d’une audience trop faible . L’état des lieues que fait sœur Marguerite est malheureusement  particulièrement  juste !

En instituant une langue panafricaine et en veillant à son développement, on crée une audience large. On favorise la prise en compte de cette langue dans la diffusion du savoir, la diffusion de l’information scientifique, culturelle, économique, institutionnelle.

Il est important de nous mobiliser autour de cette question.